Les anges

Les anges sur les herbages
glissent sur leurs petits petons
pas un bruit n'émeut les parages
sauf du verre qu'on brise au loin.

Qu'elles sont belles leurs mains jointes
et leurs faces lissées aussi
la glaire de Dieu les a ointes
leur brillance le dit assez.

Glissant, tournant, danse d'abeilles
sous la moire de cent bannières
sous des guirlandes de groseilles
de corbeille d'argent, de houblon -

Ô bouches et joues inefables
fronts délicieusement têtus
doigts merveilleux, cous admirables -

Vous chantez sans qu'on vous entende
mais sous vos cils longs qui miroitent
vos yeux se hâtent de tout voir ;

vous louchez comme des pirates
vers la braguette des garçons.

Ivar Ch'Vavar, Les Anges, in Bander en automne

(Les lecteurs des défuntes Chroniques de l'inutile me pardonneront de reprendre ici, pour l'édification des nouveaux venus, une note pour eux déjà connue. Il y en aura sans doute d'autres.)

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[L.S.]

On ne s'enlace pas. Continuez.