27 mars 2006
Pneuma
« La phobie du tabac semble le stade ultime de cette désodorisation générale de l'Occident, voulue par la petite bourgeoisie du XIXe siècle, qui fait que nous sommes devenus allergiques à toutes les fragrances, des plus fortes aux plus subtiles. Mais aimer les odeurs, c'est aimer la vie pour accepter la mort, c'est respirer ce qui est décomposition, exhalaison, vaporisation des sucs pour goûter le plaisir violent de l'éphémère, qui nous habitue à mourir.
Mais nous repoussons la mort avec horreur. Nous mourrons inodores, non pas pourtant en odeur de sainteté, puisque nous n'aurons pas vécu. »
Jean Clair, Journal atrabilaire
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