Plus vrai que vrai ?

- Monsieur Soral Malone, ce que je voudrais savoir, c'est pourquoi ? Pourquoi le Front Parti national ? Pourquoi vous avec ces...
- Ces fascistes, Elena ? Tu sais, si l'intelligence ou la culture ou même le simple bon sens avaient dû protéger les hommes de ce genre de folie, on le saurait.
(...)
Alain Soral François Malone raconta d'abord l'étrange dégoût qu'il avait toujours eu pour lui-même, cette haine de soi qu'il avait toujours eu depuis l'enfance, cette tristesse lourde qui l'étreignait chaque matin, du plus loin de sa mémoire.
(...)
- Papa, je te présente Alain Soral François Malone, dit Marine Christine.
Alors qu'ils se serraient la main Soral Malone reconnut Le Pen Dorgelles et sut qu'il allait faire la seule expérience qu'il n'ait pas encore tenté pour sortir de l'espèce de folie dans laquelle il vivait depuis l'enfance : celle de l'abjection et de la trahison.

                      Jérôme Leroy, La grâce efficace (1999)

Comments

[Ibis]

Je crois qu'il fume beaucoup moins aussi. Est-ce pour ça qu'il est moins fumeux ? Une certaine forme de haine de soi me parait tout de même être un point commun entre ces deux olibrius - et me parait autoriser mon détournement de la nouvelle de Leroy.
Sinon, Soral me fait penser à ce que répondait Rufus un jour où on l'interrogeait sur une erreur de jeunesse - son engagement dans les parachutistes : « Je me disais qu'il n'y avait que des cons et que si j'y allais ça ferait un con de moins. Mais ce n'était pas un bon calcul. »

[Ludovic]

Parmi les écrivains qui se cherchent, disons bruyamment, confusément, vulgairement, je le préfère quand même de loin à Dantec, ne serait-ce que parce qu'il me paraît plus franc.
Alain Soral, le petit franc.

[Ludovic]

Bien vu.